Je brise l'ambiance... Vos actions de prévention visent-elles réellement vos propres risques organisationnels ? 

Je sais, vous n'avez peut-être pas envie de vous poser cette question. Pourtant, j'accompagne plusieurs entreprises dans la mise en place de leur stratégie de gestion des risques psychosociaux, et les constats les plus fréquents sont :

• Les divers acteurs impliqués n'ont pas de rôles et responsabilités clairement définis.

• Plusieurs actions sont mises en place sans planification stratégique.

D’une part, de nouvelles lois de santé et sécurité ont fait leur apparition, notamment sur les risques psychosociaux. Nous avons des acteurs de prévention qui souhaitent identifier les causes profondes et, d’autre part, cela implique directement des lois dans les normes du travail avec des acteurs qui réclament la confidentialité des dossiers. À cela s'ajoutent des comités de santé et sécurité très motivés et parfois même des représentants syndicaux qui subissent la pression des membres et commencent à mettre en place des initiatives isolées.

Parlant d’initiatives… les entreprises lancent plusieurs actions de prévention et de campagnes de prévention sans avoir préalablement identifié leurs risques propres à leur milieu à l’aide d’une démarche structurée et impartiale.

Quand c’est le chaos, prendre un pas de recul pour avoir plus d’objectivité est souvent la meilleure solution!

Je viens du monde des opérations, et je comprends tout à fait que prendre le temps pour évaluer une situation est souvent un luxe que plusieurs entreprises n’ont pas (ou ne se permettent pas). Pourtant, dans tout projet, nous devons nous rappeler qu’il y a 80 % de planification et 20 % d’exécution… Prendre le temps maintenant vous permettra de travailler moins fort plus tard.

L’importance d’établir une stratégie propre aux besoins de son entreprise

Selon la norme ISO 45003 :2021 (Système de gestion des risques psychologiques au travail), une organisation psychologiquement sécuritaire est une organisation qui est en contrôle de ses risques. Il y a un mot très important dans cette phrase, savez-vous lequel?

Une organisation qui est en contrôle de ses risques. C’est en misant sur ces trois lettres que vous allez commencer une véritable prise en charge.

Cela consiste à bien comprendre ce qui se passe dans son entreprise et à ne pas copier les initiatives des autres entreprises.

Voici les principales étapes pour y parvenir :

1. Identifier les divers acteurs qui jouent actuellement un rôle de prévention

À ce stade, les acteurs sont habituellement les responsables RH, SST, du bien-être au travail, les responsables des dossiers d’invalidité, les comités de santé et sécurité et certains acteurs syndicaux.

Il s'agit d'identifier leurs responsabilités actuelles dans l’entreprise pour la gestion ou la prévention des risques psychosociaux. Il est également important d’évaluer qui sont les joueurs impliqués dans ce volet des risques psychosociaux.

Afin de ne pas multiplier les initiatives et les canaux de communication, je recommande d’inclure aussi les volets de violence et harcèlement au travail, qui sont souvent habituellement déjà présents dans les organisations.

2. Réviser les exigences légales

Il y a eu (et il y aura encore) des modifications dans les lois concernant les risques psychosociaux. Il est donc important d’être proactif et de ne pas attendre d’avoir une plainte à la CNESST pour commencer à porter attention au sujet.

Cette étape consiste à évaluer les lois et à examiner ce qui est déjà mis en place dans l’entreprise. Essentiellement, cela signifie avoir un programme de prévention, des politiques claires et connues, des formations pour les différents niveaux hiérarchiques, une démarche structurée et impartiale pour identifier les risques psychosociaux propres à votre milieu de travail, et un plan d’action pour diminuer le niveau de risque.

Effectuer une vigie règlementaire se fait en 4 étapes :

• Consulter toutes les lois auxquelles vous êtes assujettis.

• Identifier les écarts entre votre réalité opérationnelle et les exigences légales.

• Dresser la liste des actions à mettre en place avec des délais précis.

• Identifier des responsables pour combler les écarts.

Une prise en charge ne consiste pas à devenir conforme du jour au lendemain, mais à démontrer votre diligence raisonnable en étant conscient des écarts et en suivant un plan d’action visant à diminuer le niveau de risque.

3. La démarche d’analyse des risques psychosociaux : un outil extrêmement puissant

La démarche d’analyse des risques psychosociaux est l’élément central de votre stratégie. Une démarche effectuée dans les règles de l’art avec une méthodologie respectée et impartiale vous permettra de lire ce qui se passe dans les coulisses de votre organisation.

Vous obtiendrez de l’information quantitative et qualitative des risques pour chacun de vos départements. Vous serez en mesure de cibler les actions de prévention, les formations à donner et d’établir des plans de communication qui résonneront vraiment avec votre audience. Vous connaîtrez enfin les risques propres à votre milieu, et vos actions seront donc alignées pour diminuer votre taux de risques.

Ceci semble bien facile sur papier, mais lorsqu’on parle de stratégie, on parle de comment déployer ces initiatives et de comment les maintenir en vie. Le défi commence à se complexifier n’est-ce pas?

C’est pour répondre à ce besoin précis que j’ai développé la formation "Stratégie de gestion des risques psychosociaux" !

À l’issue de cette formation, vous aurez, entres autres, toutes les informations nécessaires pour :

• Identifier vos écarts réglementaires;

• Définir les rôles et responsabilités indispensables au bon fonctionnement de votre système de gestion des risques psychosociaux;

• Déployer une démarche d’analyse des risques psychosociaux en suivant les étapes requises.

Votre planification stratégique peut commencer dès maintenant!